Poète new yorkais né en 1946, Steve Dalachinsky a collaboré avec nombre de musiciens de jazz d’avant-garde, comme William Parker, Matthew Shipp, Roy Campbell, Mat Maneri… Son oeuvre ne parle pas spécialement de musique, mais sa forme en est imprégnée. Les lectures disponibles sur le net témoignent de la musicalité de sa parole (voir les vidéos de la page All About Jazz qui lui est consacrée), et ses rencontres avec le jazz sont multiples : il a récemment publié Reaching Into The Unknown (RogueArt, 2009) avec le photographe Jacques Bisceglia, qui met en regard photos et poèmes.
L’année précédente, c’est un dialogue avec Matthew Shipp qu’il publie chez RogueArt, Logos And Language, A Post-Jazz Metaphorical Dialogue. Ils éclairent la pratique musicale du pianiste à travers l’évocation d’une spiritualité universelle, et y juxtaposent des poèmes écrits à son écoute. Ce n’est pas la première fois que Steve Dalachinsky se met expressément en situation d’écoute pour écrire : en 2008, The Final Nite & Other Poems chez Ugly Duckling Press recueillait des poèmes composés pendant des concerts du saxophoniste Charles Gayle (qui travaille notamment avec William Parker ), chacun des poèmes mentionnant la date et le lieu du concert pendant lequel il avait été imaginé.
Sur le net, on trouve quelques uns de ses poèmes ici.
La Fenice
you are dead now i do not deny this
i have never traveled that far
but for in my mind
i have never been to see you
never groped your loins
never grasped your voice
looking upward i give the hot sky
devil’s horns
my 2 fingers tearing eye
of radiance
as i curse as usual whatever
useless being
got me into this mess
you were hurt so
even the criminal that did this
would not deny
orchestra soloist arsonist
no one could say no to you
even the criminal must have known
your audible personal
song
the internal harmonies
of your perfect acoustic
heart
history is an element made up of smuggled out takes
would that the wood tell all
i am poet who plays the lyre
while seeking the truth of life
you
gypsy violin
leave your tent for awhile
travel across the canal
to the place of birthing
forget your discord & grief
for a moment
pick up your bow
the hot sky turned night
is waiting
Présent sur de nombreux festivals, il n’est pas rare de pouvoir assister à des lectures en musique de Steve Dalachinsky. La dernière fois, c’était au festival Sons d‘Hiver à Paris, lors d’une Tambour-conférence organisée à l’Université Paris-Diderot. Matthew Shipp a joué sur le seul piano disponible pour une poignée de spectateurs (cf photo), tandis que Dalachinsky lisait son propre livre… Un beau moment de poésie.
* * *
Chez les copains du Z Band, à propos de Jazz & poésie :
Jazz Frisson : Gil Scott-Heron, We Almost Lost Detroit
Ptilou’s Blog : Youn Soun Nah, Avec le temps
JazzOcentre : la Poïélitique de Bernard Lubat
Jazzques : Nicolas Kummert, Voices
Flux Jazz : Michel Potage, Occupé
Bravo ! Mise en ligne rapide dans la foulée de ce concert « texte et jazz » au Triton ! 😉
Découverte complète de ce poète en quête de d’environnement musical jazz pour accompagner ses textes.
[…] Belette & Jazz : Steve Dalachinsky […]
Je pense que j’aurais un peu de mal à apprécier ces lectures de poème, pour cause de maîtrise incertaine de la langue anglaise… Mais le jeu avec la musique accroche peut-être suffisamment l’oreille ?