C’est un dimanche soir, dans un bar d’une petite rue du XIXè arrondissement de Paris, qu’on a fêté la naissance de Carton Records : Des disques en carton, une musique en béton.

L’Espace B est plus grand qu’on ne le croit : après le bar, on s’aventure dans un sombre couloir pour atterrir dans une salle de concert insoupçonnée. Sur le comptoir, un saladier de punch. Au fond, quelques fatigués par les gouttes de pluie du week-end sont affalés sur un canapé défoncé. À leur gauche, une table de mixage. De l’autre côté, la scène : un micro, une guitare, et deux batteries.
C’est le groupe OK qui ouvre la danse. Guillaume Magne est à la guitare et au chant, Sébastien Brun et Jérémie Piazza aux batteries (le premier touche un peu les claviers aussi). Ça parle de « Maureen », la batteuse du Velvet Underground, ça parle des concepts que nous utilisons tous les jours, ça parle et on peut comprendre si on en a envie. On peut aussi ne pas se concentrer sur les paroles et laisser passer la musique dans notre corps en fermant les yeux et en se déhanchant légèrement. Puis les rouvrir pour admirer le duo de batteries, mélodique et savoureux. Ils n’en mettent pas partout, c’est bien agréable. Juste ce qu’il faut. Ils prennent soin de laisser de la place au guitariste chanteur qui est devant eux, bien en face de nous, et dont la voix tremble imperceptiblement pendant quelques secondes, parfois.
À la pause on nous apprend que le saladier de punch est un saladier de planteur, j’ai pas bien compris la différence, mais le barman avait l’air d’y tenir. On retrouve l’air frais, la pluie s’est arrêtée, le trottoir est bondé. Linnake, « forteresse » en finois, assure la deuxième partie : Jeanne Added (voix, basse), Julien Desprez (guitare) et Sébastien Brun (batterie) forment un trio aux réminiscences tribales, ni suffisamment lunaire pour être tout à fait psyché, ni suffisamment lent pour être du trip-hop. L’ensemble est entraînant mais contrasté et travaillé. Les ruptures de rythme et les sonorités expérimentales, à la guitare notamment, sont plus fréquentes sur les premières compositions (celles qui sont sur l’EP) que sur les plus récentes, qui sont davantage soutenues par de grandes montées en puissance. On se laisse bercer.
Bon alors, évidemment, tout ça, c’est du rock. Cépadujâze. M’enfin on va pas s’arrêter à un détail près.
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