Ça commence le 16 mars et déjà on prépare nos voitures RER caravanes tentes chevaux vélos trottinettes pieds trains bus dragons.
Quand vous longez les murs du métro le soir en rentrant chez vous, prenez le temps de jeter un coup d’œil à ces affiches noires, blanches et dorées et aux noms écrits en petit à côté. Et quels noms ! Le concert d’ouverture avec McCoy Tyner et Joe Lovano est déjà complet mais on s’en fout, parce que de toute façon on n’aura jamais assez d’oreilles (et de temps) pour écouter tout ce qu’il y a à écouter cette année au festival Banlieues Bleues et que, tant qu’à faire, on va s’intéresser aux gens moins connus, vu que les autres n’ont plus besoin de nous depuis longtemps (nous = les blogueurs de l’extrême). Ici on va s’enfoncer dans la jungle des villes pour Matana Roberts le 19 mars, une saxophoniste américaine qu’on connaît pas encore mais dont notre petit doigt a dit qu’elle était formidable, et en prime on va avoir Joëlle Léandre, Nicole Mitchell et Raymond Strid en deuxième partie, pour les collectifs Loop (de Londres) et Coax (de Paris) et leur rencontre Bribes + Ma + Tweedle-dee le 20 avec des vrais bouts de Radiation 10, Outhouse et Retroviseur dedans, pour le Old & New Blues du guitariste folk Eugene Chadbourne et de la pianiste japonaise Aki Takase le 29, une rencontre alléchante dont on se demande bien ce qu’elle va donner, pour le trio piano-basse-batterie Andy Emler – Claude Tchamitchian – Eric Echampard et leur invité Dave Liebman le 31 avec en première partie avec la givrée Lucia Recio (voix) et le fabuleux Fred Frith (guitare), pour le Jukebox merveilleusement déréglé de Fabrizio Rat et ses tubes plus ou moins ringards revus sérieusement à la hausse le 1er avril en première partie du tirage gagnant Sclavis/Romano/Texier/Bojan Z/Nguyen Lê, pour l’Alphabet de Sylvain Rifflet et le X (Suite for Malcolm) de Francesco Bearzatti le 5, concert qui s’annonce comme l’un des plus excitants et des plus difficiles d’accès géographiquement parlant (Pierrefitte-sur-Seine, navette affrétée à Porte de la Chapelle) de ce festival, pour l’hommage à Sun Ra de Thomas de Pourquery qui a déjà conquis les foules déchaînées du Studio de l’Ermitage l’automne dernier, Supersonic le 6, accessible en métro (parisien, pas lillois), pour enfin le Book of Angels de John Zorn sans John Zorn mais avec tous ses bébés (Mark Feldman, Greg Cohen, Cyro Baptista…) le 13.
Et puis si vous pouviez nous prêter des oreilles (et du temps), on pourrait aussi aller écouter Kamilya Jubran le 25 mars marcher « sur les traces d’Oum Khalsoum » en compagnie de, entre autres, Vincent Artaud, Magic Malik et Daniel Yvinec, ou le hip-hoppeur Mike Ladd le 27 se frotter à la musique orientale, ou Caroline invite Guillaume Orti suivi du Trio Libero nouveau (Andy Sheppard, Michel Benita, Sebastian Rochford) le 28, ou encore le concert concept Punkt du 11 avril au 104, celui qui se remixe lui-même en direct avec plein de musiciens partout et des spectateurs qui se déplacent. Mais bon, on a bien compris que Noël ce n’est qu’une fois par an.
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