Sixième solo(s) et quatrième Soliloque, For Better Times du pianiste Andy Emler.
« Oeuvre orchestrale pour pianos multiples » : c’est ainsi qu’Andy Emler définit son propre solo, For Better Times, sorti sur le label La Buissonne en 2008. Grâce à la technique du re-recording, Andy Emler superpose les prises de piano solo (il va jusqu’à huit à la fois) de façon à obtenir une polyphonie véritablement orchestrale. For Better Times est un solo démultiplié : joli paradoxe. Est-ce un refus de la nudité ? Si « l’art du solo, c’est l’art de se mettre à poil », comme il le dit lui-même, pourquoi se réfugier derrière un montage polyphonique, aussi réussi soit-il ? C’est que le centre de l’oeuvre se trouve précisément entre les couches sonores, dans leur rencontre, dans les interstices, les passages et les lignes de fuite. C’est ce centre décentré qui crée la profondeur de champ caractéristique du jeu de piano d’Andy Emler.
Citations de Messiaen, de Ravel, reprise du tube de son big band, le Mégaoctet avec « Crouch Touch Engage »… Andy Emler se régale du jeu des reprises et des clins d’oeil avec une jubilation virtuose très reconnaissable.
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