Attention, attention, une crise de Panassite aiguë touche une partie de la blogosphère jazzistique : restez au Nord de la rue des Lombards, et tout ira bien.
Gérard Rouy, pour ne pas le nommer, écrit dans Les Dernières Nouvelles du Jazz, que « le jazz aujourd’hui ne cesse de rendre des hommages à des anciens, de surcroît venus le plus souvent du monde du « rock ». Ce qui est le signe, me semble-t-il, d’une certaine dégénérescence de la création musicale et d’une grave crise du « jazz ». Ainsi l’O.n.j. de Daniel Yvinec témoigne de son admiration pour l’univers de Robert Wyatt, le Z’tett de Bernard Stuber pour celui de Zappa, le trio de Jef Lee Johnson est dans l’ombre de Dylan, Marc Démereau lance une ode à Gato Barbieri et Das Kapital s’empare du répertoire d’Hanns Eisler. »
Aïe. L’heure est grave.
Pierre de Chocqueuse nous met en garde dans son Blog de choc : « N’allez pas croire que les jazzmen font tous de la bonne musique. Leur niveau technique impressionnant pallie souvent un manque affligeant d’imagination, masque une méconnaissance totale de l’histoire du jazz. Au lieu de continuer à jouer des standards, nombre d’entre eux enregistrent leurs propres compositions, des morceaux dans lesquels on peine à distinguer un thème, une ligne mélodique. Les rythmes ternaires ne semblent pas non plus séduire ces jeunes musiciens qui pour se distinguer évitent soigneusement de partir de ce qui a été fait avant eux. Sous l’appellation jazz se niche ainsi des musiques parasitées par le rock, la techno, l’électro et qui n’ont rien à voir avec le genre. Il en résulte une pléthore d’enregistrements médiocres qui se retrouvent à grande vitesse chez les soldeurs. »
Alerte ! Alerte ! Certains musiciens enregistrent leurs propres compositions ! Mais que fait Alain Juppé ?
Merci à Jean Rochard, producteur de « musique dégénérée » (Nato), pour sa belle réplique argumentée au conservatisme bouffi et mortifère du jâze, du vrai. Ces gens sont atteints d’une maladie fort répandue : la définiiite. Symptômes : fabrication de murs mentaux pour enfermer les choses et les personnes dans des catégories sûres et éternelles. Cause : peur probablement infantile de la nouveauté et du mouvement, pourtant moteur de la… VIE. Ah oui, c’est vrai. Peur également de perdre son trône chèrement acquis, trône qui possède, allez, une soixantaine de fidèles. C’est pas rien, quand même. Remède : hélas…
C’est vrai, finalement, on ne voit vraiment pas pourquoi, à l’heure de la mondialisation économique, de l’abolition des frontières, du postmodernisme, la musique voudrait suivre le mouvement. Aller chercher du côté de la musique contemporaine (sérieuse !) passe encore, mais le « rock » ?!! Etrange, cette volonté de se mêler à la populâce… Heureusement, « grâce à une minorité de musiciens créatifs qui chaque année créent des œuvres fortes, enregistrent des oeuvres que l’on aura toujours envie d’écouter », « le jazz pourtant se porte bien. » « Je pense bien sûr à la Tectonique des Nuages, opéra jazz événement de Laurent Cugny enfin commercialisé. » Ouf. Merci Laurent Cugny, on va pouvoir écouter du jâze historiiique, avec du swing et des rythmes ternaires.
Et la musique, dans tout ça ?
Bon, ben voilà de nouvelles raisons de mettre en avant le travail de tous ces passeurs, notamment ceux qui n’hésitent pas à plonger leurs instruments dans la marmite du rock pour mieux les revitaliser.
Parce qu’au lieu d’afficher une condescendance élitiste vis-à-vis de ce qu’ils nomment du bout des lèvres le « rock », ces messieurs qui sentent la naphtaline feraient mieux de secouer bien fort l’épaisse couche de poussière dont ils sont recouverts.
Est-ce que quelqu’un pourrait leur expliquer le sens de mots comme énergie ou vibration ?
Navré mais bien souvent…..le rock (que j’aime) ou le jazz (que je l’aime) sans trouve rarement grandi et l’on entend souvent des oeuvres qui sont (pas toujours, mais très souvent) des collages qui n’ont aucune personnalité que l’on range rapidement comme si on en avait peur dans un « cross over » qui termine au fond d’un bac d’un disquaire, et qui bien souvent n’ont été écouté que par les « inconditionnel » du créateur lui même …..et très peu par le peuple ou sens noble du populaire (loin de l’idée « vichiste » que l’on mais trop souvent sur ce terme)….et le jazz n’est-il pas au départ une musique populaire……Si la musique est faite par des musiciens créateurs elle ne vit aussi que grace au public. Et si je devais me faire l’avocat du diable je dirai que le Rock seule musique avec le rap (qui affiche son contenu social et politique)n’a rien à gagner à fréquenter une musique (le jazz) à l’origine essentiellement populaire, sociale et rebelle qui c’est embourgoieser en flirtant avec le politiquement correct….et le produit policé oubliant que l’ssence même du jazz c’est le risque….
Dire de la Tectonique que c’est du jâze historiiique à rythme ternaire prouve surtout que la Belette ne connait pas l’œuvre …