Voici mon quatrième solo(s) et deuxième Soliloque : ce mois-ci, Edward Perraud.
Sorti chez le label Quark l’an dernier, à l’automne, le solo Préhistoire(s) s’écrit avec un « s » entre parenthèses : s’y imbriquent l’Histoire de l’Homme avec un grand H, et les histoires qui font le monde, aussi nombreuses qu’il y a d’êtres humains. Edward Perraud est parti à la recherche, comme il le dit lui-même, de ses généalogies proches et lointaines. Il a voulu « retranscrire de manière consciente ou inconsciente », lit-on dans la pochette du disque, le sentiment que :
« Chacun d’entre nous incarne le dernier maillon de la chaîne de tout ceux qui ont vécu depuis l’aube des temps. Il me semble que ce que nous faisons est intimement lié aux premiers hominidés qui se sont mis debout, qui ont lutté instinctivement pour la survie et observé ce monde qui les entourait. Les forces intérieures qui nous animent dans l’acte même de créer sont soeurs de celles des premiers sorciers et chamanes. Les sons qui en résultent aujourd’hui témoignent intimement de ces liaisons avec le passé le plus lointain. »
Le solo Préhistoire(s) met en tension présent et passé à travers des atmosphères primales et tribales, auquelle la batterie se prête évidemment avec plaisir. La très large palette de couleurs d’Edward Perraud crée de nombreuses photos sonores, qu’elles soient martelées, comme dans « Knuckle Walking », ou peintes par nappes frottées, comme dans « Bêtes ».
Cette sorte d’attente avant l’attaque, qui malaxe de l’intérieur, est une véritable jubilation. Elle traverse tout l’album solo d’Edward Perraud, Préhistoire(s), sorti en octobre 2009 sur le label Quark, un label qu’il a lui-même fondé, et dont on ne saurait trop vous recommander d’aller y jeter une oreille.
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